L’alimentation du cheval est un sujet assez complexe puisqu’elle dépend de nombreux facteurs. La race, le gabarit du cheval, l’âge, l’intensité du travail, l’état corporel, l’état physiologique (poulinière, croissance), la saison sont autant de facteurs à prendre en compte pour équilibrer la ration. Cette dernière se compose de fourrages auxquels on peut ajouter des compléments pour couvrir les besoins en énergie, protéines, minéraux et vitamines. Pas d’inquiétude, nous allons démystifier tout cela dans cet article. Régime alimentaire, besoins nutritionnels, types d’aliments et bonnes pratiques, vous saurez tout sur l’alimentation du cheval.

Alimentation du cheval

Le cheval est un herbivore. Dans la nature, il passe environ 15h par jour à s’alimenter sous forme de petits repas fractionnés. Il mange de l’herbe de prairie, des variétés de plantes, des végétaux tout en parcourant de longues distances pour avoir accès à une nourriture adaptée.

L’estomac du cheval est petit et peut contenir seulement 15 litres en moyenne, c’est pourquoi il supporte mal les repas trop copieux. De ce fait, il est souhaitable de choisir une alimentation continue (herbe, foin) ou de fractionner les repas. Le gros intestin, lieu de fermentation des fibres cellulose est peuplé de micro-organismes qui transforment ces dernières en protéines, vitamines et acides gras. Il est sensible aux changements de régime, moisissures, bactéries. Vous me suivez ? Une alimentation trop riche ou mal adaptée peut donc entraîner des risques de coliques. Ne pouvant vomir, les conséquences de l’alimentation sur l’organisme peuvent être fatales.

Besoins nutritionnels

  • Eau : 20 à 40 litres par jour (ou plus) sont essentiels pour garantir l’ hydratation et l’assimilation des aliments. L’eau doit être en accès permanent et propre.
  • Énergie : Il s’agit des glucides et lipides fournis par tous les aliments, mais surtout par l’amidon, elle se calcule en UFC (Unité Fourragère Cheval).
  • Les fibres : Elle assure le bon fonctionnement du système digestif et de la table dentaire.
  • Protéines : nécessaires à la construction et au renouvellement des tissus.
  • Les minéraux et vitamines

Type d’aliments

Les fourrages

C’est la base de l’alimentation herbivore. Il s’agit de l’herbe, du foin, de l’enrubanné, etc… Ces aliments contiennent beaucoup de cellulose (fibres) et plus ou moins d’eau. Ils sont donnés en grand volume et facilitent la digestion en servant de lest et en augmentant la salivation. Par ailleurs, ils occupent le cheval qui passe une majeure partie de son temps à manger. Selon le type de fourrage ou la qualité, ils sont plus ou moins riches en énergie.

L’herbe

Un cheval peut être nourri exclusivement à l’herbe si les conditions de pâturage et son stade physiologique le permettent. En effet, la qualité de l’herbe est variable. Il faut compter environ 1 hectare par cheval avec une variété de graminées et de légumineuses de qualité nutritive suffisante.
Généralement, on la complète avec du foin, car c’est assez rare de réunir toutes les conditions nécessaires à moins d’avoir une vraie organisation (pâturage tournant, etc..).

⚠ Lorsque le cheval vit au pré, il faut se méfier de la quantité ingérée surtout lorsque l’herbe est riche (Printemps…) car le cheval peut vite se retrouver en surpoids ou encore faire une fourbure. De même l’herbe rase contient un taux de glucide particulièrement élevé et ne convient pas aux chevaux qui présentent des troubles de la glycémie (syndrome métabolique équin, cushing, PSSM…)

Le foin

C’est le fourrage le plus utilisé, il est issu de prairies naturelles (ou semées) et constitué de variété de plantes herbacées, de graminées (ray-grass, dactyle…) et de légumineuses (trèfle…). Ces herbes sont fauchées, séchées et conditionnées sous forme de balles ou bottes de format différent.

L’Institut français du cheval et de l’Équitation préconise 2 à 2,8 kg de foin pour 100 kilos de poids vif soit entre 10 et 14 kg pour un cheval de 500 kg lorsqu’il est donné seul et à volonté.
Selon le mode de distribution (filet à mailles, râtelier à foin, au sol), il faut prévoir une perte de + ou -15% de foin qui ne sera pas consommé (tombé au sol, gaspillé…)

Allez un petit peu de calcul mental ça ne fait pas de mal 😉

Bien sûr, cette quantité est à adapter en fonction des facteurs vus plus haut. (travail, état, etc.).

⚠ Un foin de qualité doit sentir bon, être bien sec, peu poussiéreux, suffisamment riche (mais pas trop) et conservé dans un endroit sec pour éviter les moisissures.

Aliments concentrés

Ce sont les céréales et dérivés (orge, avoine, maïs grain, son de blé…) mais aussi les légumineuses (soja, …) et oléagineux (tournesol…). Digérés par voie enzymatique, dans l’intestin grêle, les aliments concentrés sont une source d’énergie importante (UFC élevé). Les céréales en particulier, contiennent beaucoup d’amidon. Les aliments concentrés ont des valeurs nutritionnelles variées et sont souvent mélangés pour obtenir une ration équilibrée.

En règle général, on utilise ce type d’aliments pour compléter l’alimentation fourragère. Les aliments concentrés augmentent la valeur énergétique et protéique de la ration pour compenser une dépense liée à un travail intensif, un stade physiologique particulier (croissance) ou encore des conditions météo difficiles. Il n’est donc pas forcément nécessaire d’en ajouter à la ration. D’autant plus que l’excès d’amidon n’est pas conseillé.

⚠ La complémentation en céréales doit donc se faire de manière raisonnée. La quantité doit être adaptée en fonction des facteurs vus plus hauts et de l’état du cheval. (stade physiologique, âge, gabarit, race, travail, climat…). On fractionnera la ration de granulés en plusieurs repas. Par exemple 2 litres le matin, 2 litres le soir.

Aliment simple ou composé ?

On distingue les aliments concentrés simples composés d’un seul type d’aliment, par exemple l’orge aplatie, des aliments concentrés composés. Les aliments dits « complets » peuvent couvrir tous les besoins nutritionnels cependant, le cheval étant herbivore, son système digestif n’est pas adapté pour supporter de grosses quantités de céréales. Enfin, l’apport de fourrage restera toujours indispensable pour assurer le lest et le bon fonctionnement de l’appareil digestif.

Granulés ou floconnés ?

Composés de céréales, fourrages grossiers, vitamines, minéraux et mélasse, les granulés sont broyés et compactés sous formes homogènes. Les floconnés sont un mix de granulés et d’aliments non broyés. Ils augmentent la salivation et sont plus assimilables que les granulés.

CMV

Le complément minéral vitaminé permet d’équilibrer une ration afin de couvrir tous les besoins nutritionnels du cheval. En effet, une ration composée exclusivement de fourrages ne couvre pas forcément tous les besoins en minéraux et vitamines. Les CMV préviennent les problèmes de santé en évitant les carences. Ils se choisissent après un calcul des besoins, des apports et de la différence entre les deux, en tenant compte de plusieurs critères comme le rapport phospho-calcique (CA/P) etc… Certains professionnels de l’alimentation équine proposent ce genre de prestations. À défaut on peut se procurer des tables de l’INRA en fonction de sa région.

⚠ Attention, les excès sont souvent encore plus nocifs que les carences, le choix du CMV est donc très important. Les aliments complémentaires et complets contiennent déjà des minéraux et vitamines.

Bonnes pratiques

Certaines bonnes pratiques permettent de réduire le risque de coliques ou autres problèmes digestifs.

  • Fractionner les repas et donner à heure régulière en suivant l’ordre EFG (eau, foin, granulés/floconnés)
  • Adapter la ration en fonction des besoins nutritionnels et la revoir régulièrement
  • Une ration est composée soit de fourrage + CMV soit de fourrage + aliments concentrés (Dans tous les cas, au moins 50% des apports doivent être apporté par les fourrages.)
  • Choisir des aliments de qualité, bien conservés et sans poussière pour ne pas irriter les voies respiratoires
  • Changer progressivement de régime. Pas de variations brusques !
  • Conserver les aliments au sec, à l’abri des rongeurs et de la lumière
  • Gérer le parasitisme avec un système de vermifugation adapté
  • Préférer une alimentation directement au sol pour une meilleure élimination de la poussière (favorisée par une encolure basse).

Vous voyez, ce n’est pas si compliqué ! Pensez-y, une bonne alimentation est la clé d’un cheval en bonne santé et bien dans sa tête ! 😁


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